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SUR LES MINES.
ORDONNANCES
La nécessité d'un établissement destiné spécialement à créer des maîtres mineurs est depuis longtemps reconnue. Les ouvriers propres à être employés en cette qualité sont souvent difficiles à trouver ; et il importe beaucoup de
combler cette lacune dans l'intérêt de l'exploitation des mines. Une occasion favorable se présente d'organiser cette
institution sur un point du royaume où, elle est précisément appelée à rendre les plus grands services. Le maire d'Alais en est le promoteur et son projet a excité de vives sympathies. L'école serait placée dans une partie des 'bâtiments du collége communal d'Alais. La ville offre une subvention pour l'appropriation du local. Le conseil général du département a voté des fonds pour l'acquisition du mobilier. Le directeur de l'école primaire supérieure d'Alais , ainsi que d'habiles forgerons et charpentiers, on proposé de donner des leçons aux élèves. D'un autre côté, les principaux exploitants du bassin ont promis leur concours à tout ce qui
pourra faciliter l'instruction pratique. On réclame seulement l'intervention des ingénieurs du gouvernement pour diriger l'école. Un besoin réel se manifeste dans cet empressement, et j'ai dû chercher les moyens de réaliser un projet aussi utile.
J'ai consulté les ingénieurs des mines, le préfet du dé-
partement et le conseil général des mines sur l'organisation
la plus convenable à adopter pour cette institution. Voici les dispositions principales auxquelles je me suis arrêté et qui sont conformes à l'avis du conseil des mines. Les ouvriers, pour être admis dans l'école, devront être âgés de plus de seize ans et justifier qu'ils ont déjà travaillé dans les mines et qu'ils ont reçu une certaine instruction élémentaire. Les lecons seront gratuites. Il pourra être établi un pensionnat et un demi-pensionnat. La direction de l'école et l'enseignement des élèves seront
confiés à un ingénieur au corps royal des mines, ayant sous ses ordres deux répétiteurs ou sous-maîtres également
rétribués par l'Etat , et qui seront pris, l'un parmi les
garde-mines, l'autre parmi les maîtres mineurs. Tout en appréciant les offres de diverses personnes de faire une par-
tie du. cours, il est préférable que l'établissement soit or-
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ganisé de telle manière qu'il ait en lui-même tous les moyens de satisfaire aux besoins de l'enseignement ; on comprend d'ailleurs qu'il sera plus facile au directeur de diriger cet enseignement vers le but élémentaire et pratique que l'administration se propose , lorsque son action ne s'exercera que sur des subordonnés. L'Etat s'impose pour atteindre ce but un plus grand sacrifice, mais il le fait en vue de l'intérêt public, et ce sacrifice est suffisam-
ment motivé par les avantages qui résulteront infailliblement de cette institution nouvelle. L'enseignement sera réparti en deux années, -et approprié à l'objet de l'institution, qui est de former de bons ouvriers mineurs. Les élèves seront exercés, dans l'intervalle des leçons, à la pratique du travail de la forge, de la charpente et du charronnage, pour ce qui peut concerner l'exploitation des mines.
A des époques déterminées, les leçons seront interrompues, et les élèves seront placés dans de grands établissements de mines, où ils seront employés comme ouvriers. Ils y seront accompagnés par les sous-maîtres. L'école sera placée sous la surveillance et la direction d'un conseil d'administration, qui sera composé de sept personnes, savoir : du sous-préfet de l'arrondissement, président, d'un membre du conseil général, du maire d'Alais, de l'ingénieur en chef des mines, de l'ingénieur directeur de l'école, et de deux concessionnaires de mines qui seront, de même que le membre du conseil général, désignés par le préfet. J'ai grande confiance, sire, dans l'avenir de l'école qu'il s'agit de créer à Alais. Dès ce moment , pour cette partie du royaume, plus tard dans d'autres régions qui y trouveront aussi un utile secours, elle assurera des avantages précieux à l'exploitation de nos richesses minérales, si digne, sous tant de rapports, de la sollicitude de votre majesté. J'ai l'honneur, d'après les considérations qui précèdent, de soumettre à la signature de votre majesté le projet d'ordonnance ci-joint. Je suis, avec un profond respect de votre majesté, Sire, Le très-humble et très-fidèle serviteur, Le ministre des travaux publies, Signé J,-B. TESTE.