Annales des Mines (1844, série 4, volume 5) [Image 220]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

CHIMIE. 438 cide chlorhydrique et qu'on évapore. La dissolution reste limpide et ne répand point d'odeur d'acide cyanhydrique, mais à -I- 56° l'on voit paraître des grains cristallins d'un beau jaune, qui continuent à se déposer par l'évaporation à siccité au bain-marie. Vers la fin de l'opération, il se dégage de l'acide cyanhydrique, et le résidu est un mélange de cyanure aureux et de chlorure potassique, dont on enlève ce dernier par des lavages à l'eau pure, en ayant soin d'opérer à l'abri de la lumière, car sans cela la couleur du cyanure deviendrait verdâtre. Le cyanure sec est une poudre cristalline d'un beau jaune et inaltérable sous l'action de- la lumière solaire, mais elle présente un chatoiement des couleurs de l'arc-eu-ciel; sous le microscope, on distingue de petites tables hexagones régulières. Soumis à la distillation sèche, il donne du gaz cyanogène et un résidu d'or. Il est et l'éther, insipide , insoluble dans l'eau , et inattaquable par les acides les plus forts. La potasse caustique est sans action à la température ordinaire, mais à celle de l'ébullition l'or est réduit lentement et il se forme du cyanure aurosopotassique. Le sulfide hydrique n'agit pas sur lui, mais le sulphydrate ammonique le dissout peu à peu complétement et donne une dissolution à peine colorée, dans laquelle les acides précipitent du sulfure aureux. Il se combine aisément avec des cyanures d'autres métaux pour former des cyanures doubles. Il se compose de Au -Gy, c'est-à-dire 88,367 p. o/o d'or et 1,633 de cyanogène. Pour préparer le cyanure aurà so-potassique, on dissout 7 p. d'or dans l'eau régale , et on l'en précipite par l'ammoniaque. On lave l'or fulminant, on l'introduit dans une dissolution chaude de 6 p. de cyanure potassique pur, et l'on détache

EXTRAITS.

439

les dernières portions avec un flacon laveur, ou bien , si l'on préfère , on l'introduit avec le filtre dans la dissolution. L'or fulminant se dissout. rapidement et dégage de l'ammoniaque ; dans le cas contraire, il faut la concentrer par l'évaporation. L'eau mère renferme ensuite du chlorure potassique et du carbonate potassique, et ne produit plus de cristaux purs; on en sépare le cyanure aureux , comme il a été dit plus haut, et l'on dissout 77 p. de ce dernier et 23 p. de cyanure

potassique dans de l'eau bouillante et l'on fait cristalliser. On soumet ensuite à une nouvelle cristallisation les premiers cristaux des deux opé-

rations, en les dissolvant dans leur poids d'eau bouillante. Ce sel cristallise clans la même forme que le soufre (Sp) en longs cristaux prismatiques inco-

lores et entrelacés; au bout de dix minutes, ils atteignent une longueur d'un pouce. La saveur en

est salée et douceâtre, et laisse un arrière-goût métallique; il est inaltérable à l'air; il se dissout dans 7 p. d'eau froide et dans moins de la moitié de son poids d'eau bouillante. L'alcool le dissout en faible quantité; l'éther ne le dissout pas. Le chlorure mercurique précipite de sa dissolution, et particulièrement de la dissolution chaude, du cyanure aureux ,. et la liqueur ne renferme ensuite que du chlorure potassique et du cyanure

mercurique. Le nitrate argentique précipite un cyanure double blanc, d'or et d'argent, qui noircit rapidement à la lumière. Ce sel est anhydre et contient K -Gy + Au ,Gy. Le cyanure auroso-potassique a nouvellement attiré l'attention d'une manière toute spéciale, depuis qu'on l'emploie pour le dorage par voie électrique.