Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
DE M. DUBRULLE.
108
LAMPE DE SURETE
lampe et se mettre à l'abri d'un dérangement inaperçu du tissu (dangereux surtout, et seulement en amont de la flamme, ainsi que des expériences l'ont démontré); il serait aisé, disons-nous, sans changer en rien le système de la lampe, de placer deux anneaux superposés l'un sur l'autre au lieu d'un seul. Cette précaution est surabondante dans les cas les plus ordinaires.
La lampe Dubrulle est de dimensions qui la rendent tout aussi commode et tout aussi portative que les lampes ordinaires de Davy en usage dans
le département du Nord. Lorsque son récipient est garni d'huile, et il en contient pour suffire à
une combustion de ro à 2 heures, le poids
total de la lampe, prête à être mise en exercice, est de 475 grammes.
Les opérations qui constituent le service de la lampe, à savoir le démontage, le nettoyage, l'em-
plissage d'huile et le remontage, se font moins promptement que dans la lampe ordinaire de Davy, qui, par son extrême simplicité de construction, présente sur tous autres appareils de ce genre un avantage marqué sous ce rapport ; mais toutefois cette manoeuvre est assez prompte, et plus facile que la manoeuvre qu'exigent les lampes de divers modèles qui ont été proposés comme plus sûres et plus lumineuses que la lampe primitive. La lampe Dubrulle peut être établie à un prix qui n'est pas de beaucoup supérieur à celui des lampes ordinaires. Ainsi le prix des lampes ordinaires en usage dans le Nord est de 4'45 à 4`,50 l'une; et M. Dubrulle nous a dit pouvoir établir son dernier modèle au prix de 51,5o à 51,75. Ce nouvel appareil éclaire très-bien. La clarté
109
qu'il donne est supérieure à celle de quatre lampes ordinaires de Davy. Grâce au tirage actif qui s'établit de bas en haut par suite de sa construction,
la lumière est vivace, et cette lampe peut être
manoeuvrée dans tous les sens sans craindre l'extinction. Toutefois, si on l'incline un peu fort, la
flamme vient frapper le cylindre en cristal, le tapisse de noir de fumée et diminue par suite très-notablement le pouvoir lumineux de pareil.
Dans l'air d'une chambre, cette lampe brûle sept à huit heures en donnant une lumière vive, égale, sans qu'il soit nécessaire d'y toucher; au bout de ce temps la mèche s'est charbonnée à son extrémité; on agite la petite tige à ressort qui sert de mouchette, la portion charbonnée se détache ; on élève la mèche de quelques millimètres, et la lumière reprend sa vivacité et continue à brûler ainsi tant qu'il y a de l'huile. On obtient une belle clarté en brûlant Io grammes d'huile par heure. Les choses ne se passent pas tout à fait aussi bien dans l'intérieur de la mine, c'est à dire quand la lampe est placée dans un air chargé de poussière de charbon. La poussière de charbon entraînée par l'air d'alimentation vient s'arrêter sur la mèche, la charbonne, et au bout de deux ou trois heures il faut la moucher : ceci est un inconvénient assez faible. Il en est un plus grand et
auquel il est plus difficile de remédier; il consiste ,dans la distillation qui se produit sur la mèche de la houille qui est venue s'y déposer : la vapeur et
les liquides en provenant vont se déposer sur la paroi intérieure du cristal, y amènent du noir de fumée, y arrêtent la poussière charbonneuse, et