Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 214]

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ALTÉRATION DES ROCHES 428 vers Fayal-pendage des couches. Ces observations

conduisent donc à admettre que le phénomène des moulières est en relation avec celui du soulèvement des chaînes de la contrée, et que c'est à ce soulèvement que sont dues les fractures qui ont permis l'introduction des eaux superficielles dans l'intérieur des couches du terrain à lignite, et déterminé ainsi l'altération d'une partie de ces couches. On sait que les soulèvements de ce système n'ont

cessé qu'a la fin de la période tertiaire ; mais un grand nombre de faits prouvent qu'ils n'ont pas agi de manière à produire tout leur effet à la tin de cette période, et que leur action a dû au contraire se faire sentir pendant un assez long intervalle. En ce qui concerne plus particulièrement les terrains d'eau douce de la Provence, il est facile

de reconnaître que , pendant tout le temps qu'a duré le dépôt de cette formation , elle a été presque

constamment soumise à l'action d'une force qui tendait à en disloquer et à en soulever les couches et que la direction suivant laquelle agissait cette force s'écartait peu de celle indiquée pour le système des Alpes centrales.

Si l'on trace en effet sur une carte un peu détaillée, les limites méridionales des quatres premiers étages de ces terrains, et même celles des diverses assises de chaque étage (I), on obtiendra une suite de portions de courbes non fermées, sensiblement concentriques, dont la convexité est tournée vers le Sud, et dont les deux extrémités (1) Vers le Nord ces quatre étages disparaissent en s'enfonçant sous le terrain à gypse.

DRS TERRAINS DE LIGNITE DE PROVENCE.

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s'appuient contre les chaînes secondaires de la Sainte-Victoire et d'Eguilles. Si l'on rapporte en outre sur cette carte un certain nombre de directions de couches prises clans tous ces étages, on verra que ces directions, bien qu'elles oscillent en général dans des limites assez resserrées autour de

l'E. N.-E., varient cependant assez pour être, le plus souvent, dans chaque assise, à peu près parallèles à la courbe qui en forme la limite. On pourra remarquer de plus que les couches plongent toutes à peu près vers un même point, qui serait le centre commun de toutes ces courbes, et qui est situé dans l'espace occupé par le terrain à gypse d'Aix.

Il est donc probable que ces formations d'eau douce ont dû éprouver au moins un soulèvement

à la suite du dépôt de chaque assise; que, par

suite de ces soulèvements successifs, les extrémités des couches ont été peu à peu émergées vers le Sud, l'Est et l'Ouest; et que le bassin dans lequel ce dé-

pôt avait lieu s'est ainsi graduellement rétréci, jusqu'à ce qu'enfin les eaux n'aient plus occupé

que la partie de ce bassin dans laquelle s'est formé Je terrain à gypse, qui, dans le département des Bouches-du-Rhône, termine la série des formations d'eau douce. Le terrain à lignite a donc dû être fracturé bien avant l'époque des gypses; et les eaux superficielles ont pu dès lors pénétrer dans l'intérieur de ses couches. Aujourd'hui ces eaux facilitent la décom-

position des pyrites; et il est permis de penser qu'elles doivent en grande partie cette propriété à l'oxygène qu'elles tiennent en dissolution. Or, il y a lieu de croire qu'a l'époque dont il s'agit, la