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S 15. ÉTAT PRÉSENT ET AVENIR
Presque partout on y peut créer à peu de frais de faciles moyens de débarquement. Des usines métallurgiques établies d'abord sur une plage étroite et employant leurs scories comme matériaux de
remblai, pourraient conquérir sur la lisière aujourd'hui immergée d'admirables emplacements, suffisant à toutes les éventualités du développement futur : elles augmenteraient ainsi à volonté la pro-
fondeur d'eau à proximité des remblais, et, plus favorisées que les usines galloises, verraient aborder à leur quai en tout temps, et sans l'intermittence des marées, les navires venant des régions les plus éloignées. Ce beau golfe, connu dans le pays sous le nom d'étang de Caronte, est ouvert à ses deux extrémités; il se termine à l'ouest, du côté de la Méditerranée par deux promontoires opposés sur lesquels sont bâtis le port et la tour de Bouc ; à son extrémité orientale, il communique avec un immense lac intérieur, de 16o kilomètres carrés, nommé étang de Berre, qui paraît aussi appelé à un bel avenir, et dont là présence sera pour la localité que je signale une nouvelle cause de prospérité. Dans les derniers temps, l'art est venu singulièrement accroître les avantages naturels du bassin de Caronte : une-voie navigable à grande section, le canal d'Arles à Bouc, met directement. en communication ce bassin avec la partie du Rhône , qui est
régulièrement navigable, et soustrait aujourd'hui les transports à tous les inconvénients qui résultent du régime irrégulier de l'embouchure. Les
progrès de la navigation à vapeur ont depuis vingt ans diminué le prix et augmenté la vitesse des transports entre Lyon et Arles; enfin, la construction du chemin de fer d'Alais à Beaucaire a
DU COMMERCE DU CUIVRE.
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mis en communication le Rhône inférieur avec le
plus riche bassin houiller de l'Europe méridionale. Dès aujourd'hui , les houilles marchandes d'Alais peuvent être obtenues dans le bassin de Caronte au prix de 20 fr. la tonne, c'est-à-dire à un taux incomparablement moindre que le prix de vente des bouilles de toute origine en un point quelconque du littoral de la Méditerranée ou de
la mer Noire. Si le bassin d'Alais était exploité avec l'énergie et les habitudes de l'industrie anglaise, on obtiendrait aisément le combustible à un prix moindre, savoir les bonnes houilles propres à la fabrication du fer, an taux de 18 fr. ; les houilles maigres et sèches, menues, de qualité inférieure et suffisante pour la plupart des usines métallurgiques, au taux de 14 fr. En résumé, la supériorité du bassin de Caronte me paraît fondée sur les motifs suivants : c'est le seul point de la Méditerranée et de la mer Noire, situé à proximité d'un riche bassin houiller; c'est également le seul point où l'on puisse établir un
contact direct entre des minerais importés par voie de mer, et des houilles amenées par la navi-
gation intérieure. il est situé sur la plus grande artère navigable de la Méditerranée, et confine à un territoire qui l'emporte sur toutes les provinces littorales de cette même mer par le développement
de son industrie. Au point de vue spécial qui a servi de point de départ à ces recherches, j'ajoute
que les départements français traversés par le Rhône, et riverains de la Méditerranée, constituent à proximité de cette mer le seul groupe industriel où la consommation annuelle du cuivre atteigne 3.000 tonnes. En admettant que dans l'état act uel des exploi-
tations du bassin houiller d'Alais on ne puisse